Vivre la nature en ville

En 1990, Fribourg a reçu un cadeau exceptionnel de sa ville jumelle Matsuyama au Japon. L'architecte paysagiste Yoshinori Tokumoto y avait en effet conçu un jardin japonais avec un temple, une cascade et un ruisseau pour les amis de Fribourg. Le conseil municipal de Matsuyama a également envoyé trois jardiniers japonais pour aménager le jardin avec leurs collègues fribourgeois dans le "Seepark". Le résultat est une histoire germano-japonaise à succès : les grandes pierres rocheuses par lesquelles l'eau s'écoule dans le lac Flückiger proviennent du Schauinsland, les lanternes en pierre sont originales et japonaises. Les plantes proviennent du service horticole de la ville de Fribourg, mais c'est directement sur place, au Japon, que les jardiniers* du service horticole de Fribourg ont appris à les attacher et à les tailler. 

Les Fribourgeois* ont rapidement pris leur jardin japonais en affection, et c'est aujourd'hui l'une des raisons pour lesquelles le parc du "Seepark", à l'ouest de la ville, compte parmi les destinations préférées des habitants. Le terrain de dix hectares était autrefois une gravière et a été transformé en parc lacustre à l'occasion de l'exposition horticole nationale de 1986. Un véritable atout pour la ville : le lac Flückiger est idéal pour faire du pédalo, les Fribourgeois* s'y retrouvent pour se promener, jouer au minigolf, faire une pause au café - ou justement au jardin japonais.

C'est une sensation comme autrefois sur le terrain de jeu, mais en mieux : les jambes en avant, le dos en arrière et sentir son propre corps faire vibrer la balançoire. La plus belle balançoire de Fribourg est suspendue à de longues cordes depuis le Mariensteg, le pont Art nouveau qui enjambe la Dreisam dans le quartier de Wiehre. Pour s'y balancer, il faut toutefois passer par l'eau. Le chemin mène à la planche à bascule à travers le lit de la rivière, mais le plaisir vaut bien les pieds mouillés. Ceux qui préfèrent rester au sec longeront un peu la rive jusqu'à l'échelle à poissons. Cette installation massive en aval du pont Schwabentorbrücke a en fait été créée pour faciliter le passage des poissons dans la vallée de la Dreisam - et est ainsi devenue le Sun-Spot des Fribourgeois*, qui se laissent ici baigner par le soleil sur les grandes pierres.

Cela fait 150 ans que l'on n'enterre plus personne dans l'ancien cimetière situé au nord de Fribourg. Mais les pierres tombales artistiquement décorées s'y trouvent toujours et confèrent au parc une dignité et un recueillement tout à fait particuliers. Aménagé en 1683, les défunts de la bourgeoisie fribourgeoise y ont été enterrés pendant près de 200 ans. Les inscriptions sur les pierres rappellent des familles fribourgeoises connues, des érudits et des nobles - et elles racontent des histoires d'amour, de souffrance et de grands sentiments. Un mystère entoure depuis des décennies la tombe de Charlotte Walters, décédée à l'âge de 16 ans et connue sous le nom de "Belle au bois dormant". Selon la légende, son amant n'a pas pu surmonter sa mort et a déposé chaque jour des fleurs sur sa tombe. Cependant, cela se produit encore aujourd'hui presque tous les jours - et personne ne sait qui dépose régulièrement des fleurs fraîches dans le bras de la belle endormie. 
 

6000 plantes de toutes les régions du monde poussent dans le Jardin Botanique de l'Université de Freiburg. Dans quatre serres d'exposition et de vastes jardins en plein air, tu peux te promener parmi les plantes de la jungle et les succulentes, voir des plantes médicinales et toxiques, des fougères, des vignes et de délicates fleurs de montagne qui ne poussent normalement que sur les plus hauts sommets. Mais ce n'est pas seulement ce tour du monde botanique qui est fascinant, mais aussi l'usage que les chercheurs* préfèrent faire du Jardin Botanique : La bionique est le domaine dans lequel les spécialistes* étudient quelles idées issues de la biologie peuvent être transposées dans la technique. De l'effet lotus sur les lavabos à la fermeture velcro, l'homme a déjà beaucoup emprunté aux plantes. Et les chercheurs* fribourgeois en sont convaincus : la nature a encore quelques innovations d'avance sur l'homme.